Le bassin versant du Lez et les inondations
Le climat méditerranéen se caractérise essentiellement par sa douceur et par des précipitations généralement faibles, mais surtout mal réparties dans le temps. Ainsi, le chiffre global des précipitations annuelles moyennes, qui peut paraître relativement élevé (750 mm à Montpellier), est à relativiser par le fait que l’essentiel des précipitations tombe généralement en quelques semaines (surtout en automne), laissant la place à des étés très secs.
À titre d’exemple, citons les pluviométries exceptionnelles enregistrées à Valflaunès :-
360 mm (soit 360 l/m²) en 3 jours en septembre 1933 ;
-
300 mm (soit 300 l/m²) en 24h en septembre 1976.
Inversement, il est tombé :
- 10 mm (soit 10 l/m²) entre juin, juillet et août 1922 ;
- 35 mm (soit 35 l/m²) entre juin, juillet et août 1989.
Ce mode particulier de répartition des précipitations entraîne un régime hydrologique particulier pour les cours d’eau qui fonctionnent un peu comme des oueds, avec des crues rapides et violentes et des étiages très sévères. L’importance et la fréquence des inondations qu’ils provoquent témoignent de la sensibilité particulière de l’ensemble du bassin versant aux crues de type méditerranéen.
Les débits du Lez et de la Mosson varient comme suit :
Débit moyen des 10 jours consécutifs les plus bas | Crue centennale | |
Lez (Pont Juvénal) | 0,05 m3/s | 900 m3/s (nouveau débit arrêté) |
Mosson (Station de Saint-Jean de-Védas) | 0,03 m3/s | 525 m3/s |
Les temps de formation et/ou propagation des crues, de quelques heures pour le Lez sur la basse vallée, sont inférieurs à l’heure pour les zones situées en tête de bassin versant ou sur les affluents.
Globalement, 4 grandes zones géographiques caractérisent le bassin versant Lez-Mosson au regard des risques d’inondation :
- Le bassin versant amont, soumis au débordement des affluents ou des cours d'eau principaux (Lirou, Lez, ...)
- Les moyennes vallées du Lez et de la Mosson où la zone inondable s'élargit. Les champs d'expansion de crues sont encore relativement préservés de l'urbanisation mais touchent localement les secteurs densément urbanisés (Verdanson, Lez, ...)
- La basse vallée du Lez et de la Mosson qui est soumise à de vastes débordements du Lez, de la Mosson mais aussi de leurs affluents qui se conjuguent au phénomène de montée des étangs
- Le pourtour des Etangs Palavasiens dont les inondations sont provoquées par la montée des étangs, elle-même liée aux apports du Lez et de la Mosson en crue, à la surcote marine et à des facteurs climatiques comme le vent ou les basses pressions.
Le bassin versant Lez-Mosson-Etangs Palavasiens, qui accueille la plus forte concentration de population de l’arc languedocien est sujet à de fortes pressions démographiques et foncières.
Près de 25 000 habitants sont exposés aux inondations, ce qui représente 6 % de la population du bassin versant sur la base du recensement de la population de 1999.
Les principaux secteurs à risques se situent dans la basse plaine du Lez sur les communes de Montpellier et de Lattes qui concentrent 65 % de la population exposée.
Les principaux secteurs à risque se situent dans la basse plaine du Lez et de la Mosson sur les communes de Palavas les Flots, Lattes, Montpellier, Cournonterral, Fabrègues, Pérols et Pignan qui concentrent 85% du bâti exposé.
Parmi les 9 900 bâtiments qui se trouvent en zone inondable 2000 sont des Habitations Légères de Loisirs et 5 700 des habitations.
La majorité des bâtiments, plus de 5000, sont situées dans des zones d’habitations, mais le prédiagnostic de terrain identifie 2000 bâtiments situés sur des zones d’habitation où l’exposition à l’aléa est effective pour les habitations (plancher habitable inondé), le reste étant concerné par l’inondation des abords et des dépendances.
Plus de 1000 bâtiments en zone vulnérable abritent des activités économiques.
Il faut ajouter aux activités économiques et ERP précédemment mentionnés les 2000 HLL des campings (à la fois ERP et activité économique).
Enfin on décompte plus de 350 bâtiments exposés associés à des ERP, publics ou privés.
L’exposition de bâtiments agricoles (hors serres) est anecdotique sur le bassin avec 39 bâtiments identifiés.
La commune de Palavas les Flots est principalement concernée par le phénomène de submersion marine et de débordement des étangs. Les inondations touchent près de 2800 bâtiments et 660 HLL.